Je suis né à Annaba, en Algérie, le 06 mai 1982. J’ai effectué 3 années d’études à l’école régionale des Beaux-Arts d’Annaba, en Algérie, de 2005 à 2008, puis une année à l’école supérieure de Dunkerque, en France, de 2013 à 2014.

Mon travail consiste principalement à poser des questionnements relevant de l’existentialisme, établissant un parallèle entre mon parcours personnel et la mémoire collective. Dans cette démarche, j'accompagne ce que j’appelle les différents fragments d’accidents que je subis, puis je les cultive pour les faire se rencontrer.

Toutes ces rencontres et bousculades me motivent à résister. Souvent, ce sont des questions d’identité, d’héritage, de transmission, et de propriété ; des questions sur les multiples valeurs naturelles et humaines, sur les différentes décisions que l’on prend et les flux migratoires, des questions qui vont du spirituel au traditionnel, du comportement à la sociologie, ou tout simplement des questions philosophiques…

Grâce à tout ce que je récolte, j’essaie de reconstruire un nouveau schéma en imaginant des environnements dans lesquels je pourrais me retrouver et me reconnaître, concevoir un idéal qui me propose une possibilité de m’adapter et de cohabiter. C'est ce qui crée un débat entre moi et mes œuvres.

Dans mon travail, j'explore différents médiums, tels que les installations, la vidéo, la photo, ou les performances. Tous ces outils m'aident à avoir d’autres possibilités d’interprétation et d’autres angles de vue. Mais le principal médium que j’utilise le plus souvent, c’est le dessin.

Pour moi, le dessin est le noyau de toutes mes idées. La philosophie que j’adopte dans cette pratique consiste à calquer les différents fragments d'images que je rencontre sur le net, dans les journaux, ou que je capture moi-même ; puis je pose sur la feuille l’élément qui m’a le plus interpellé. En général, cela se manifeste sous forme de mouvement ou de détails, un détail d’un pli ou d’une silhouette, que je multiplie ou simplement me contente d’une courbe ou d’une ligne continue ou discontinue…, puis je fais rencontrer le tout en espérant découvrir une nouvelle possibilité d’ensemble. J’aime découvrir mon dessin et faire se rencontrer ces idées que je place dans l’espace en désordre, attendant que le hasard ou la coïncidence les remettent en ordre en les présentant comme des ruines. En résumé, je m'engage à effectuer un travail similaire à celui d'un archéologue.

Toute cette philosophie de fragments et de ruines a commencé lorsque j’ai décidé de brûler toutes mes peintures en 2013, dans une performance que j’ai intitulée « Brûlure au cœur ». Je voulais dénoncer la fragilité des matériels qui nous hébergent et montrer que l’on peut s’en détacher. À la fin de cet acte, j’ai récupéré les cendres qui restaient et les ai transformées en d’autres œuvres complètement différentes. C'est grâce à cette expérience que je me suis libéré, cela m'a permis de renaître de mes cendres et surtout de prendre du recul par rapport à ce que je fais et pourquoi je le fais.

Les multiples raisons que j’ai trouvées cohérentes et convaincantes à ce sujet étaient tout d’abord les questions d’héritage. Je pense que mon identité a été divisée en plusieurs morceaux éparpillés dans le temps et l'histoire. Les différentes invasions culturelles et coloniales qu’a subies mon pays ont laissé derrière elles des héritiers et des fragments d’idées qui se sont métamorphosés sous prétexte de civilisations et cultures.

 

 

Entre la maison de ma grand-mère, qui était une maison coloniale, et la nôtre d’un style haussmannien, entre les ruines romaines et les casbah ottomanes, les sculptures et l’architecture occidentale, puis la langue parlée qui est mixte et polyvalente, ont fait que dans toute cette variété de propositions imposées, mon subconscient était partagé : tout me paraissait familier et étranger en même temps. Et je pense que c’est l'une des raisons pour lesquelles mon travail est composé de différents contrastes et consciences, ni oriental ni occidental ni autre, mais d’ombres de silhouettes individuelles et personnelles.

Je travaille beaucoup sur les questions de transmission et de langage. Dans la société dans laquelle j’ai évolué, les choses ne sont pratiquement jamais dites de manière directe ; elles sont souvent chuchotées ou codées, une parole métaphorique, méfiante et hésitante qui se prononce souvent juste pour dénoncer les multiples complexes qui nous ont été infligés.

Pour moi, tous ces questionnements n’étaient pas seulement un témoignage mais aussi un appel de détresse, car il fallait absolument faire une proposition et agir, rassembler tous les débris dans lesquels j’ai hérité et les diffuser, proposer une nouvelle lecture qui pourrait être une réponse pour certains ou une solution pour d’autres, il me fallait reconstruire une passerelle dans l'histoire pour re-questionner tous les dogmes et les idéologies propagées , créer une sorte de dialogue entre moi, nous et les autres, un dialogue composé de plusieurs éléments sociaux, historiques et culturels, réunir tout ce qui a été accumulé et résumé au fil du temps dans ce que l’on appelle la tradition.

C’est cette même tradition, constituée de fragments et d’événements dont la majorité sont tragiques, a été, à mon avis, la source de multiples interprétations et réinterprétations, pour qu’elle arrive enfin à être adoptée et conservée dans la mémoire collective comme un idéal, une sorte d’envie et de désir caché justifié par des prétextes métaphoriques.

La métaphore est très présente dans mon travail, la majorité de mes œuvres sont présentées ainsi. Je pense que toute chose ou progrès a été développé grâce à une approche métaphorique et c’est ce qui me permet de me délocaliser et me décoloniser, dans le but d'avoir un large horizon et choix d’interprétation, grâce auquel je peux communiquer et me familiariser avec d'autre civilisation et culture.

Les précipitations et les bousculades, le désir d’accumulation et l’envie excessive de posséder, les tempêtes et les catastrophes naturelles, l’espace-temps et la vieillesse … tout cela m’interpelle et m’interroge, m'engage à maintenir le souffle qui nous relie et à essayer de trouver un point d’équilibre qui serait maintenu sans comparaison.

Je pense que l’idéologie colonialiste nous affecte tous d'une manière ou d'une autre. C’est pour cela que j’évoque souvent le spirituel dans mon travail ; je trouve que lui, comme l’art, sont des moyens de résistance. L’inspiration, comme la méditation ou simplement le temps de se poser et contempler un paysage, se rappeler des choses essentielles et fondamentales pour que l’on ne succombe pas au tentation rouillées qu’on nous propose pour s'accrocher ou être  séduit par un idéal fabriqué de toute pièce, par des individus prisonniers de leur propre lumière artificielle, qui témoignent chaque jour et à chaque instant de leur ignorance en espérant réussir demain.

C’est dans toutes ces thématiques et poésie que mon travail évolue et progresse ; non pas de créer des œuvres aveuglantes et assourdissantes, sublimes ou monumentales par leur exigence, mais de proposer une multitude de chemins et de raccourcis pour éviter de mourir demain de fatigue…

 

 

 

Adel Bentouns


PARTICIPASION / EXPOSITION

 

Résidence de recherche Artistique  au centre culturelle LABRI GENEVE - Suisse 2023 

 

Exposition a la 7em edition du ICE festival a saint Jen du doigt , morlaix - france 2022

 

Exposition collective « Exodes », à Saint-Raphaël, France 2022

 

Exposition au Salon international du dessin, Paréidolie, Marseille-France 2022

 

Exposition collective « Ré-existence 2 », au centre d’exposition Les Réservoirs à Limay, France 2022

 

Exposition à « Art Dubaï »  Dubaï – Emirats Arabes Unis 2022

 

Exposition collective « Epars », à l’espace d’art contemporain Le Mikado à Annecy – France 2022

 

Exposition collective « Quelque part entre le silence et les parlers », à la Maison des arts de Malakoff - France 2021 

 

Participation à AKAA, Also Known as Africa à Paris - France 2021

 

Exposition collective « En attendant Omar Gatlato », à la Friche Belle de Mai, Marseille – France 2021 

 

Exposition individuelle à la galerie KLOSER Contemporary Art, Belgique 2020 / 2021

 

Exposition collective “Waiting for Omar Gatlato”, à la Wallach Art Gallery, Columbia University, New York - Etats-Unis 2021

 

Exposition individuelle « Chuchotement », Institut Français d’Annaba - Algérie 2019

 

Résidence de recherche artistique et exposition lors du festival Le Relais à Tanger - Maroc 2018

 

Réalisation sculpture en acier L’Echelle pour l’Institut Français d’Annaba - Algerie 2018

 

Exposition collective « Un œil ouvert sur le Monde Arabe » à l’Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris - France 2018

 

Exposition à la Biennale de DAK’ART OFF Dakar - Sénégal 2018

 

Exposition à la 1ère Biennale d'art contemporain de Beyrouth - Liban 2017

 

Exposition à la Beyrouth Art Fair Beyrouth - Liban 2017

 

Exposition à la Beyrouth Art Fair Beyrouth - Liban 2016 

 

Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes, film KINDIL, idée originale Cannes - France 2016

 

Exposition à la Biennale de DAK’ART OFF Dakar - Sénégal 2016

 

Résidence à l’espace FADA Jordanie - Amman, 2015

 

Exposition collective Territoires arabes Constantine capitale de la Culture Arabe, Constantine - Algérie  2015

 

Exposition collective « Ne pas se séparer du monde », 5ème édition du Festival Orient‘art express, Oujda - Maroc 2014 

 

Exposition à la Biennale de DAK’ART OFF, Dakar - Sénégal 2014 

 

Résidence de recherche artistique à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts ESA, festival Dunkerque capitale régionale d'Art contemporain, Dunkerque - France 2013

 

Prix national de la meilleure peinture contemporaine Société Générale, Alger - Algérie 2013

 

Résidence de recherche artistique à l’association FRUCTOSE, Dunkerque - France 2012

 

Exposition à la Biennale méditerranéenne d'art contemporain, Oran - Algérie 2012